Le ènième rapport parlementaire sur la psychiatrie présenté à l’Assemblée le 18 septembre dernier, objet d’un article paru dans le Monde du 20/09/19 dénonce un état des lieux « qui semble se complaire dans le catastrophisme et stigmatise patients et soignants« , selon le communiqué, auquel nous souscrivons, de la Conférence des Présidents de Commissions médicales d’établissements des Centres hospitaliers spécialisés, CME-CHS.
Quelques extraits dudit communiqué :
« Rarement un rapport confondant à chaque page les termes de psychiatrie et de santé mentale ne s’était montré si outrancièrement catastrophiste, reprenant à son compte les difficultés connues et des carences maintes fois dénoncées par les professionnels eux-mêmes, sans qu’il ne soit jamais fait mention des démarches constructives actuelles qu’ils réalisent pour y remédier….
…..Tout se passe comme si ce rapport tombait à point nommé pour en finir avec la psychiatrie publique, et dissoudre son organisation dans un dispositif de santé mentale essentiellement ambulatoire, limitant l’hospitalisation aux soins sans consentement, multipliant des équipes toujours plus mobiles, réduisant des psychiatres à des collaborateurs de centres experts délivrant des programmes standardisés de réhabilitation, des infirmiers de pratiques avancées et des psychologues isolés, et ouvrant la voie à la mise en place d’un dispositif de défense sociale aux antipodes de la conception du soin psychique en France et abondamment critiqué en Europe. Pouvait-on nier plus injustement la réalité de la maladie mentale et la mission de la psychiatrie publique ? »
Y aurait-il encore besoin d’exemples pour illustrer ou venir en appui du propos ?
Les équipes du Rouvray ont repris leur grève, arrêtée sur les décisions annoncées par l’A.R.S entre autres, de renforcement des postes, d’octroi de lignes budgétaires, et puis … RIEN sinon l’arrivée d’un nouveau directeur, venant de l’A.R.S précisément, connu pour mener une gestion de « main de fer » et qui s’acharne à multiplier les déclarations gonflant les chiffres des postes en « équivalent Temps Plein ».
Mais pourquoi donc penser à une certaine série télévisée « mytho » ? Serait-ce le mode de « GOUVERNANCE » en ces temps troubles ?
Dans la rubrique « badNews » et non pas « fakNews », suivez l’actualité juridique en cliquant sur le lien du CRPA, à droite en haut de la page écran. Vous apprendrez que le croisement des données des patients hospitalisés sous contrainte et celles sur les personnes potentiellement en lien avec le terrorisme est bel et bien maintenu.
Mais pourquoi donc penser que les périodes de crises socio-éco, politiques, idéologiques sont des périodes porteuses de toutes les confusions : de rôles, de places, du sens de la chose publique, du langage qui se vide et s’effondre ?
L’actualité foisonne de mouvements sociaux dans le monde hospitalier (si peu hospitalier au demeurant !). Le Printemps de la psychiatrie, lien toujours en haut droit de la page écran, en donne l’écho. Allez-y. Ce sont des sites amis.
Mais alors pourquoi lire, relire, et penser ?
POUR AGIR
- Lire l’article « Le cauchemar de l’hôpital du futur » paru dans le Monde diplomatique du mois d’octobre qui éclaire avec une acuité singulière, peu connue, les ressorts de la casse des services publics de santé.
- Lire le dernier livre de Cynthia Fleury, philosophe, psychanalyste :
- « Le soin est un humanisme« , paru dans la collection tracts Gallimard, n°6. En plus il ne coûte que 3,90 €.
- Guetter la parution le 14 novembre du livre à la très belle couverture brüghelienne co-écrit par Yves Gigou et Patrice Coupechoux